Les jours sans poésie
Ces jours-là, on peut regarder la sauce à laquelle on est mangé!
http://www.mrquelquesminutes.fr/#dettepublique_versions
http://akinorev31.mabulle.com/
S'extraire des sables mouvants de la dette d'État. Édifier une gouvernance crédible de l'euro. Ces
deux défis cruciaux, le peuple les aborde en maugréant. […]
La France alarmée va devoir se délivrer d'une sorte de religion de l'assistanat et de la dévaluation du
travail […]
Vient un temps où les demi-mesures mécontentent à plein et ne soignent qu'à demi.
C'est une semblable leçon de la crise, leçon cruelle mais peut-être salutaire, qui commande, pour
établir enfin une gouvernance de l'euro, d'aller de l'avant avec les quelques nations solides de sa
zone. […]
Dans la plupart des exposés sur la crise de la dette, le discours se structure selon ce qu’on
pourrait appeler la stratégie d’une « prédication persuasive » pour l’acceptation d’une crise
salutaire :
- la vérité : les réformes d’austérité sont fondamentales et légitimes
- le message : les peuples européens doivent grandir et accepter cette vérité incontestable
- la stratégie : montrer par l’intervention d’experts, par la récupération de discours dissidents
et par la « décridibilisation » des initiatives politiques émancipées des contraintes libérales
que les gens ne comprennent pas et qu’ils doivent donc se faire une raison face à l’évidence.
En usant de cette stratégie du « salutaire », les médias les plus influents véhiculent un a
priori politique répandu actuellement partout en Europe quant à l'investissement des citoyens par
rapport à la dette : la crise est un sujet complexe et le citoyen lambda est incompétent en la matière.
Mettre continuellement l'accent sur l'inconsistance des peuples revient à banaliser les
revendications, à infantiliser les populations, et donc, à « décrédibiliser » toute voix dissidente. Au
point que de moyens d’informations, les médias tendent à se muer en véritables moyens de
persuasion en influençant le processus de désengagement auquel les politiques et les marchés
veulent contraindre les citoyens européens. Si l’on vous rabâche continuellement que vous ne
pouvez pas avoir d’opinions censées sur la crise, car vous ne vous y connaissez pas, que vos
décisions sont dénuées de fondement, car le peuple n’est qu’un amas de volontés disparates et
impressionnables, vous finissez par le croire. Et finir par y croire, c’est alors accepter la résignation
et aggraver le désengagement politique qui laisse le champ libre aux banquiers et ouvre aussi la
porte aux politiques les plus réactionnaires et fascisantes.
Comité Politique d’Action Citoyenne (CoPoAcCI)
Pour une initiative politique affranchie des carcans libéraux