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L' esprit de la lettre

Publié le par si-peu-de-nous.over-blog.com

De l'importance de briser le silence . Importance de dire , d'écrire . Du factuel qui peut être aussi de l'essentiel.

La lettre que l'on touche  comme une peau, que l'on serre , que l'on lit et relira encore . La lettre qui ne laisse pas filer les jours indifféremment.

Deux lettres qui annihilent des années d'incompréhension. La lettre comme un pont entre les êtres.

L'esprit de la lettre qui, j'en ai peur,  est définitivement perdu.

 

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Orthez 23 Décembre 1855

" A plusieurs reprises, j'ai voulu t'écrire mais je n'ai pas trouvé le courage de le faire. Je sais que tu es en vie parce que ta mère reçoit des lettres. Si tu savais combien j'ai été heureux lorsque dans la dernière d'entre elles tu montrais que je restais présent dans ton coeur. Merci de ne m'avoir pas oublié.J'ai honte mon fils, de ne pas t'avoir écrit plus tôt, et là où tu es, des petits paraphes suivant les longues lettres de ta tendre mère, ont dù te manquer. Je ne suis pas le bon père que tu crois. Je dois te présenter mes excuses pour ce silence que j'avais volontairement établi entre nous; J'allais sacrifier mon fils à l'autel de ma fierté.....

Là où tu es, médite ces paroles d'un père qui te demande encore une fois , pardon. Tu restes béni en ma mémoire.

Ton père Jacques Reclus

Debut-2013-0243.JPG

 

Rio de Hacha Novembre 1856

Très excellent père

Je reçois seulement aujourd'hui ta lettre touchante que tu m'avais écrite dès la fin de l'année dernière, et c'est avec une profonde reconnaissance, presque un sentiment d'humilité que je l'ai lue et relue, pour la lire et la relire encore...C'était un sentiment de respect et de vénération qui me fermait la bouche, je n'osais pas m'adresser à toi directement, de peur que mon langage mondain ne réveillât quelques -unes de tes souffrances et ne te rappelât douloureusement que tout n'est pas entre nous harmonie, paix et concorde. Ai-je tort, cher père,de te parler avec franchise?

Il m'a semblé que si je t'écrivais pour te parler de mille choses et de mille autres choses encore, ma loquacité sur de pareils sujets ne pourrait que faire remarquer mon silence sur les grandes questions qui seules intéressent vraiment l'homme.

je t'embrasse cher père, j'embrasse aussi ma mère. J'avais l'intention de lui raconter un voyage instructif que j'ai fait dans la Cordillère des Andes, mais tant que je demeure sous le poids de ton émouvante lettre, je ne puis avoir le coeur aux récits."

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M
De retour.<br /> La mer à failli me prendre<br /> La ville aussi<br /> Et le fleuve.
S
<br /> <br /> Tu l'appelles donc fleuve! Pour moi, elle est tellement féminine dns mon imaginaire.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
S
...."J'écris sur la chair du temps.<br /> J'écris sur ce lieu de l'être.<br /> Un lieu, où, patiemment, la main s'acharne à apprivoiser la mémoire pour que, sur la feuille, se lise et se transmette le sang partageable des vies. Sa transfusion. Urgente.<br /> <br /> Demain, peut-être, ces signes qui voulaient retenir un peu d'une présence qui maintenant s'éloigne, rejoindront son sourire. Vivant.<br /> Et son visage, où j'aurai doucement déposé trois ou quatre mots contre l'oubli.<br /> <br /> J-P SPILMONT. Partage de l'île.
S
<br /> <br /> et nous nous évertuons à donner des signes.<br /> <br /> <br /> <br />