Top articles
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Aube d'octobre
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Tri
J'ai encore des jours et des jours devant moi, je suppose; mais je n'aime plus les gâcher. Timidité dessaisonnée et amère comme tout ce qui demeure suspendu, équivoque, inutile... Mais je me sens encore trop fragile pour une parfaite solitude harmonieuse,...
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Port de tête
« Il y a un âge où on ne rencontre plus la vie mais le temps. On cesse de voir la vie vivre. On voit le temps qui est en train de dévorer la vie toute crue. Alors le coeur se serre. On se tient à des morceaux de bois pour voir encore un peu le spectacle...
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Son retour
" Mon sens critique, qui avait été submergé à la première vague, se réveilla le troisième ou quatrième jour : « Attention, me dit-il, tu es tombé dans les mains d'une grande magicienne. Elle t'a jeté un sort pour te réduire à l'état d'esclave soumis....
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Pignada
Trêve de rades et de baies , cuvettes à repli sur soi; que l'océan dégage l'imagination sans autre limite que la ligne si fragile, si lointaine de l'horizon. Retour à Hossegor, au nord, là où les parasols s'amenuisent et disparaissent et laissent se dérouler...
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Cuando uno crece
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...qui pleurait là-bas
«Tellement lourd est le désespoir de Dieu Dans la plaine aux cactus sauvages Que je L’ai entendu qui pleurait là-bas À me voir m’aventurer Où le péon avait été assassiné Tellement lourd est le désespoir de Dieu Dans la pollution de l’air Entre midi et...
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Le cauchemar
Mon sommeil est en général profond depuis qu'a disparu l'alzheimer de ma mère , depuis que certaines traitrises amies ont pris de l'âge. Je ne me souviens pas de mes rêves; je ne fais pas de cauchemars même sur" ses séjours" dans la ville brésilienne...
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Chercher des pissenlits et des étoiles
" Ma mère était souvent heureuse en cherchant des pissenlits. Elle aimait les champs, les bois, elle aimait ce qu'elle était là. Ce que j'ai trouvé très tard et clairement en découvrant dans la marche qu'accompagne le déroulement des songeries un principe...
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Un caillou dans une vie
Quand je sens, certains soirs, ma vie qui s'effiloche Et qu'un vol de vautours s'agite autour de moi, Pour garder mon sang froid, je tâte dans ma poche Un caillou ramassé dans la Vallée des Rois. Si je mourrais demain, j'aurais dans la mémoire L'impeccable...
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En plein vol
le vol arrêté comme le fruit tombé sans avoir pu mûrir la faute à l'homme la faute au vent comme l'homme qui sait en se voyant mourir qu'il n'aura plus jamais de temps un jour de pluie il aurait dû chanter faute au destin faute à la chance faute à ces...
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Prodigalité et acide salicylique
Prodigalité quasi pléthorique au jardin et voilà que les pruniers et les figuiers du verger s'en mêlent. Mes amis sont en mono-cure de raisins mais à cette sobriété je préfère les excès du jardin. Cependant, je suis à court d'imagination pour varier les...
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Rosy à la plage
Cela faisait trop de temps qu'elle n'avait pas eu le goût de la mer sur le corps. Alors, nous sommes parties tôt, malgré les cumulonimbus sur l'Amérique. Nous sommes restées longtemps et chaque fois que nous levions les yeux de notre chapitre, chaque...
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Les Pâques à Baigts
A trois voix, nous avons remonté vers la nuit de Pâques 1912. Feuillets de route , détachés au vent printanier pour un parterre d'amis et de fleurs or et violet. Des mots brûlants , pressants apaisés par la neuve palette d'un printemps insouciant. La...
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Chemin tournant entre Ponferrada et Astorga
Chemin tournant Il y a un terrible gris de poussière dans le temps Un vent du sud avec de fortes ailes Les échos sourds de l'eau dans le soir chavirant Et dans la nuit mouillée qui jaillit du tournant des voix rugueuses qui se plaignent Un goût de cendre...
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Hymne à l'automne
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Du côté de chez René
Quelque part, adossé au corps de pierre, La pente offrait juste un répit, un souffle, avant de reprendre, plus drue, Plein sud,là où la terre n’a pas accès. Seuls les arbres accrochés, on ne sait comment, dans une anfractuosité, Têtus. C’est une muraille...
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Jardin des temps à venir
Ils sont les ennemis de l’espoir ma bien-aimée De l’eau qui ruisselle, de l’arbre à la saison des fruits, de la vie qui pousse et s’épanouit. Car leur front marqué du sceau de la mort, – dent pourrie, chair décomposée – Ils vont disparaître à jamais....
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Rien ne dit que...
Et souvent de leur voix déchirée par le vent, on ne perçoit que des lambeaux Qui ne sècheront jamais, des guenilles sonores suspendues dans la pluie et qui flottent, que le soleil ruisselle ou dans la nuit du temps. Ce qui est resté c’est ce qui a tenu,...
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Cathédrales
"Pour qui vous a-t-on faits, grands chemins de l'Ouest ? chemins de liberté que l'on suppose tels et qui mentez sans doute... Espaces où surgit le Popocatepelt, où le noir séquoïa cerne d'étranges routes, où la faune et la flore ont de si vastes ciels...
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Mémoire d'arbre
Le mot arbre embrassait le monde, il fouillait la terre, fouissait l'humus, et explorait en même temps le ciel, arrachait des lambeaux de lumière; il se dressait dans la gloire de la terre, scandait les siècles à force de saisons et recueillait en son...
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Vents debout
Vents I C’étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde, De très grands vents en liesse par le monde, qui n’avaient d’aire ni de gîte, Qui n’avaient garde ni mesure, et nous laissaient, hommes de paille, En l’an de paille sur leur erre…Ah...
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Vivre à propos
Quand je danse, je danse; quand je dors, je dors; voire et quand je me promène solitairement en un beau verger, si mes pensées se sont entretenues des occurrences étrangères quelque partie du temps, quelque autre partie je les ramène a la promenade, au...
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Déchirures dans le temps
Le temps s'étire et je m'oublie : je suis devant cette photo d'un temps que je n'ai pas connu et pourtant que je sais mien. Le temps traverse: ce sont tous les vieux objets qui occupent la maison depuis des décennies, des générations; objets démodés ou...
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Les mots vides
Il faut bien la torpeur bruissante de l'été et le vert des prairies et la douceur des couleurs des fleurs et un papillon qui batifole innocemment et le chant glorieux du coq du voisin pour lire Faulkner. Se sentir seul avec la famille Brunden qui chemine...