Lainoa= brouillard

"Elle se retrouvait dans les lectures de sa jeunesse, en plein Walter Scott. Il lui semblait entendre, à travers le brouillard, le son des cornemuses écossaises se répéter sur les bruyères.

Berriro bere gaztaroko irakurketetan kausitzen zen, Walter Scottenean bete-betean. Entzuten ari zela iruditzen zitzaion, lainotan barrena, kornamusa eskoziarren doinua txilarretan errepikatzen."

En haut de Roncevaux, au col de Lepoeder, nous avons entendu, en songe l'olifant de Roland.

«Le roi nous a laissés ici avec vingt mille hommes, et parmi nous il n'y a pas un seul peureux. Nous soutiendrons la lutte seuls.»

Mais le sage Olivier mit encore Roland en garde :

«L'ennemi est très nombreux. Sa supériorité en nombre est incalculable. Sonne de ton olifant!»

Nous avons croisé dans une cabane de pierre, chaude d'un magnifique feu de bois, l'étudiant posé là pour compter les oiseaux de passage, puis nous avons continué dans le brouillard. Je savais que la redoute de Lindus n'était pas loin.

Nous collions les fils barbelés sur la frontière. La visibilité n'allait pas au-delà de 10 mètres de fil d'archal. Les montées étaient raides mais nous ne nous autorisions aucun zig-zag de crainte de perdre les bornes frontière. Roselyne allait de l'avant, trop vite, trop loin, trop longtemps. Mon insistance a gagné. Nous avons fait demi-tour et il y a eu un miracle de cing minutes où les voiles épais se sont déchirés sur l'Espagne..le temps d'accorder la carte et le paysage redevenu de limbes fantomatiques.

Nous avons enjambé une étroite passerelle de bois au-dessus du grillage, frôlé un troupeau de brebis laineuses perlées de brume et débouché à l'aveuglette sur ce que nous avons deviné être le col de Burdincurrutcheta( croix de fer). Il y avait la piste pour Urepele. Je savais par coeur ce mot qui me tenait chaud " Lainoa". Nous avons entendu l'olifant, tout près au col de lepoeder.