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Publié le par si-peu-de-nous.over-blog.com

De Superno blogueur associé sur l'insupportable manipulation des médias:

« les petits graphiques de monsieur Lenglet » sont des « détournements de la démocratie » parmi d'autres. Il dresse aujourd'hui une critique très sévère du journaliste économique, de l'émission dans laquelle il « buzz » en ce moment - «Des paroles et des actes» - ainsi que de la couverture médiatique de la présidentielle en générale.


"En jouant sur leur seule notoriété, les médias font un tri des candidats en 3 catégories : les petits, les moyens, et les grands. La règle, c’est que seuls les grands peuvent gagner. Et même si Mélenchon l’a fait grâce à son talent (et parce qu’il n’a pas été jugé dangereux par les donneurs d’ordres des médias), il est très difficile de changer de catégorie.

Dans une course à pied, la notoriété n’intervient pas. Dans la présidentielle, c’est la chose la plus importante


Tiens, parlons-en des sondages. D’abord pour noter que les instituts qui les réalisent sont pour la plupart proches des milieux de l’argent et (ce qui n’est pas incompatible, bien au contraire) des amis de Sarkozy… Ils ont la possibilité de «redresser» (comprendre «bidouiller») les données brutes des résultats qu’ils récoltent sans devoir l’expliquer à qui que ce soit. Entre le pifomètre et la corruption, tout est possible. Un indice peut mettre la puce à l’oreille : il y a peu, certains sondeurs mettaient non seulement Sarkozy en tête au premier tour, mais avec 30% des suffrages, tout proche des 31 de son score de 2007. Qui peut croire des balivernes pareilles ? Il suffit de discuter autour de soi (et pas seulement dans le petit milieu de la blogo-twittosphère de gauche, je parle des «vrais gens», de votre boulot, de vos voisins, de vos connaissances, de votre famille…) pour constater que plus personne ne peut le voir en peinture et que ces 30% sont simplement impossibles.

L’intérêt du bidonnage, c’est que les sondages, c’est un peu comme le fameux «Top 50» : un système de prophétie autoréalisatrice. Si ces sondages avaient donné depuis un an Cheminade à 25 ou 30% au premier tour, pensez-vous qu’il aurait fait 0 à l’arrivée ? Invité dans tous les médias, respecté, on aurait pu en faire un candidat convenable. Ne pas lui demander de comparer Obama et Hitler ou de parler des Martiens, mais lui demander comment il compte faire baisser le chômage ou la délinquance.

Ehontément rehausser le score de Sarkozy, cela lui assure quelques points de plus. Et accessoirement, cela maintient un semblant de suspense frelaté, gage de vente de journaux et (surtout) de publicité.

S’y ajoutent les commentaires des journalistes dominants, les seuls habilités à interroger les candidats. Les nouveaux chiens de garde. Les Pujadas, Chazal, Ferrari, Chabot, Elkabbach, Aphatie, Nay, Duhamel, Mougeotte, Joffrin, Barbier, Denisot et j’en oublie. Par leur omniprésence médiatique et leurs commentaires centrés sur l’aptitude de tel ou tel à se conformer à la doxa libérale, ils orientent l’opinion de l’électeur aussi sûrement que les barrières qui conduisent les bœufs à l’abattoir.

Non non, je n’ai pas oublié Franz Olivier Giesbert dans la liste. Son numéro de fin d’émission restera dans les mémoires, dans un genre différent mais au même titre que la couverture de l’affaire Mérah par les chaînes d’info, comme l’un des moments les plus sombres de toute la mémoire du «journalisme». Ce grand bourgeois, qui s’honore de se goberger à la table des puissants prétend ainsi mieux les connaître, et ne comprend pas que celui puisse poser le moindre problème de distance par rapport à son sujet. La fortune qu’il retire de son métier lui ôte bien évidemment tout sens critique. Et pourtant ce jeudi soir, il s’est débarrassé de tout scrupule, de toute retenue, pour offrir un spectacle répugnant, tartiné de morgue et de mépris pour tous ceux qui oseraient contester l’évidence du duel des deux clones que sont Hollande et Sarkozy. Ces mœurs me répugnent habituellement mais si par extraordinaire FOG devait être tondu le 6 mai au soir à la Bastille, je ne suis pas certain de pouvoir réprimer un sourire mauvais."

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