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Là-bas ce 1er novembre

Publié le par si-peu-de-nous.over-blog.com

automne-2011-0292.JPG2009-10-ferriere-5.JPG  


 

J'ai marché  dans le parc . Il était vide. Au loin, une silhouette  courbée sur sa canne, passait en clopinant la porte du retour dans la grande batisse. Les feuilles des magnolias gisaient brunes , rigides et cassantes. J'ai revu la grande dalle de pierre qui servait de banc. Un banc malcommode car beaucoup trop bas. Je devais  la retenir par les deux bras, face à elle , en même temps que je l'accompagnais dans une lente descente sur ses genoux rouillés.Lui communiquer par ma volonté , la certitude que je maitrisais . De toutes façons j'étais  ses yeux, ses mots, sa seule certitude. La seule lumière qui scintillait encore. Le massif de graminées pelucheuses  toujours là. Une tige coupée sans remords , juste pour le jeu d'une caresse chatouilleuse sous le cou . Juste pour la voir encore rire à cette vie devenue si brouillée , si  déboussolée

Des pyramides de jeux d'enfants en grosses cordes tressées rouge , vides . Elles n'y étaient pas .

Cependant , parfois, des enfants traversaient  le parc en courant  et c'était  obligatoirement une réjouissance pour un regard qui se vide. Dans la grande maison , personne ne courait plus. On clopinait si on le pouvait.

De toutes façons elle ne reviendrait pas.

Alors j'ai choisi dans les grandes serres, cinq magnifiques chrysanthèmes à petits fleurs dorées. J'ai repensé à son indécision quand il nous fallait choisir ensemble. Dans ces vastes serres fleuries , il y en avait toujours trop pour ses yeux habitués au peu...l'indécision se prolongeait jusqu'à mon exaspération. Non, choisir vite! Ne pas lui ressembler. Je ne manque de rien . Je peux me tromper . Gaspiller.

Le cimetière n'est pas joli... mais juste encore doux avant l'hiver...si frileuse..mais pourquoi tant de pensées quand tout se termine par la grande danse des os entre amis.

 

 

 

Le poème transmis par Elise  d'un auteur inconnu.
"Jour de fête

Je suis debout au bord de la plage.

Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.

Il est la beauté, il est la vie.

Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.

Quelqu'un à mon côté dit : "Il est parti ! "

Parti ? Vers où ?

Parti de mon regard, c'est tout !

Son mât est toujours aussi haut,

sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.

Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.

Et juste au moment où quelqu'un près de moi dit : "Il est parti ! "

Il y en d'autres qui, le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux, s'exclament avec joie : "Le voilà ! "

C'est ça la mort."

 

Commenter cet article
E
<br /> je ne peux en apprécier que la traduction et telle quelle, elle me touche<br /> <br /> <br />
E
<br /> un poème de William Blake, lu sur Le lorgnon mélancolique<br /> http://lorgnonmelancolique.blog.lemonde.fr/2011/11/01/jour-de-fete/#xtor=RSS-32280322, et le coeur serré à toutes ces petites exaspérations si justement évoquées mais peut-être est-ce cela aussi<br /> aimer, tout cet inextricable...<br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Merci pour ta petite voile qui apparait dans mon horizon. Il semblerait que ce poème ne soit pas de W Blake cependant.<br /> <br /> <br /> t seems to be a prayer from Bishop (Charles Henry) Brent (1862?-1929?) or (1862? - 1926?). I found 2 versions. It goes like this:<br /> <br /> 1st VERSION<br /> What is dying?<br /> <br /> I am standing on the sea shore,<br /> A ship sails in the morning breeze and starts for the ocean.<br /> She is an object of beauty and I stand watching her<br /> Till at last she fades on the horizon and someone at my side says:<br /> "She is gone."<br /> <br /> Gone! Where?<br /> Gone from my sight -m that is all.<br /> She is just as large in the masts, hull and spars as she was when I saw her<br /> And just as able to bear her load of living freight to its destination.<br /> The diminished size and total loss of sight is in me,<br /> not in her.<br /> <br /> And just at the moment when someone at my side says,<br /> "She is gone",<br /> There are others who are watching her coming, and other voices take up a glad shout:<br /> "There she comes"<br /> - and that is dying.<br /> <br /> An horizon and just the limit of our sight.<br /> Lift us up, Oh Lord, that we may see further.<br /> <br /> <br /> ------------<br /> 2nd VERSION<br /> "I am standing on the sea shore. A ship sails and spreads her white sails to the morning breeze and starts for the ocean. She is an object of beauty and I stand watching her till at last she<br /> fades on the horizon, and someone at my side says: ‘She is gone.’ Gone where? Gone from my sight, that is all; she is just as large in the masts, hull a spars as she was when I saw her, and just<br /> as able to bear her load of living freight to its destination.<br /> <br /> The diminished size and total loss of sight is in me, not her; and just at the moment when someone at my side says; ‘She’s gone’ there are others who are watching her coming and other voices take<br /> up a gland shout, ‘There she comes’, and that is dying."<br /> <br /> <br /> <br />